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Le 8 mars, c’est la journée internationale des droits de la femme.
Je profite de cette occasion, pour vous partager un peu de mon histoire.

De la chute à la renaissance : se libérer et se reconstruire

De 2008 à 2011, j’ai sombré. Pas doucement, pas discrètement. J’ai chuté brutalement, en m’accrochant à tout ce que je pouvais pour anesthésier la douleur. Les blessures du passé m’avaient laissée à vif, me rappelant sans cesse mon insécurité, mon besoin d’être aimée, vue, validée. Alors, je me suis « rebellée ». Mais ce n’était pas une rébellion saine ou constructive. C’était une fuite en avant, marquée par des décisions impulsives, des histoires stupides, dangereuses et immatures. Je me noyais dans l’alcool, dans des amitiés éphémères, dans tout ce qui pouvait me donner l’illusion d’être forte alors que, profondément, je me sentais brisée.

L’illusion de l’invincibilité

Je voulais être invincible. Pour que personne ne puisse plus jamais me blesser, pour ne plus ressentir ce vide, cet abandon qui me rongeait. J’ai tout fait pour construire une façade. Mais la vérité, c’est qu’à l’intérieur, je ne savais même plus qui j’étais. Je ne vivais que pour le regard des autres, pour leur approbation. Comme si leur perception de moi pouvait définir ma valeur. Comme si, en les convainquant que j’étais forte, j’allais finir par y croire moi-même.

Je regrette ce temps. Et l’image que j’ai pu laisser dans l’esprit des autres. Parce que cette version de moi n’était pas réelle. Elle était le produit de la peur, de la douleur et du besoin désespéré d’exister à travers quelqu’un d’autre que moi-même.

Violence conjugale. 

Ma première « vraie » relation amoureuse était une relation d’abus, de violence physique et (surtout) psychologique. Essayer de se (re)construire quand tu es en couple avec un narcissique, un homme violent verbalement et physique, c’est pas chose facile. Cette période de ma vie, je ne la souhaite à personne.  

Puis, un jour, une simple phrase a tout fait basculer. Un commentaire qui, à lui seul, a mis fin à des années d’aveuglement :

👉 « Tes cuisses sont devenues trop musclées. »

Rien de nouveau. J’en avais entendu d’autres. 

Mais cette fois, ce fut différent. Comme un électrochoc. Je n’arrive toujours pas à croire qu’une seule phrase a suffi pour me réveiller. Que ce simple jugement a été la goutte de trop, celle qui a révélé l’absurdité de ce que je vivais. Comment avais-je pu me laisser enfermer dans une relation où mon corps, ma force et mes choix étaient constamment remis en question ?

C’est là que j’ai compris. J’avais laissé quelqu’un avoir une emprise sur moi. Sur ma confiance. Sur mes capacités physiques. Et ça, je ne pouvais plus l’accepter.

Briser ses chaînes et se reconstruire

En avril 2011, je me suis offert un cadeau. J’ai enlevé ces chaînes, ces doutes, ces peurs. J’ai décidé que mes cuisses allaient continuer de se muscler. Que mon corps ne serait plus un sujet de débat. Que ma force ne serait plus jamais un problème. J’ai repris l’entraînement, mais cette fois, pas pour prouver quelque chose à quelqu’un d’autre. Je l’ai fait pour moi. Pour me sentir forte, libre et intouchable.

Puis, la vie m’a offert trois enfants. Trois transformations physiques, trois renaissances. Mon corps a changé, mon rôle aussi. Mais ma quête, elle, est restée la même : retrouver, encore et encore, cette femme qui refuse de se laisser définir par autre chose que le regard des autres.

Toujours en mouvement

Aujourd’hui encore, cette phrase résonne en moi. Comme une cicatrice qui refuse de disparaître. 14 ans plus tard, je cours toujours. Non plus pour fuir, mais pour avancer, pour ne jamais me sentir impuissante à nouveau. Parce que ce combat ne se termine jamais vraiment. On guérit, on se reconstruit, mais on continue d’avancer pour ne jamais retomber dans les mêmes schémas.

Si tu te reconnais dans mon histoire, si tu ressens encore ce poids sur tes épaules, sache qu’il n’est jamais trop tard pour briser tes chaînes. Peu importe où tu en es aujourd’hui, tu peux décider de reprendre le contrôle. De te choisir. De te reconstruire. De devenir la version de toi-même qui ne se plie plus aux attentes des autres, mais qui se bâtit selon ses propres règles.

Parce que la vraie force ne se mesure pas aux regards qu’on nous porte, mais à la manière dont on se regarde soi-même. 💥

P.s/ Mes cuisses n’ont jamais été aussi fortes.
J’ai 35 ans, j’ai 3 enfants.

Tu ne sais pas par où commencer

Nos appels exploratoires sont une façon de connecter, d’échanger et de t’expliquer notre démarche. Sans jugement et dans la bienveillance, nous discuterons de tes peurs, tes enjeux et tes craintes.